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Le cancer de la prostate

Mis à jour le 29/7/2019

1. Définitions

1.1 Cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est une tumeur maligne de la zone périphérique ou de la zone de transition (partie située au contact de l'urètre) de la prostate.

Etymologie
  • Cancer, du latin cancer : crabe (par analogie, Hippocrate comparait l’aspect des tumeurs du sein avec les crabes)
  • Tumeur, du latin tumor : gonflement
  • Maligne, du latin malignus : méchant, qui cherche à nuire

1.2 Tumeur

Une tumeur est une prolifération de cellules anormales aboutissant à une masse tissulaire qui ressemble plus ou moins au tissu normal homologue et qui s'accroît en échappant aux règles biologiques de la croissance et de la différenciation cellulaires (autonomie biologique).

La tumeur bénigne n'aboutie pas spontanément à la mort du patient.

1.3 Tumeur maligne - Cancer

Une tumeur maligne ou cancer est une prolifération de cellules anormales (tumorales) aboutissant à une masse tissulaire mal limitée et irrégulière ; qui ressemble plus ou moins au tissu d'origine et qui s'accroît rapidement avec une autonomie biologique, en envahissant et détruisant le tissu d'origine et parfois les tissus avoisinants ; et pouvant se disséminer à distance par voie lymphatique et sanguine, pour former des tumeurs secondaires dans d'autres tissus : les métastases.

La tumeur maligne aboutie spontanément à la mort du patient en l'absence de traitements.

2. Classification anatomopathologique

La classification et le pronostic du cancer de la prostate dépend du grade et du stade de la tumeur.

2.1 Grade de la tumeur

Le grade est un classement histologique qui dépend du degré d'anomalies des cellules tumorales : plus le degré d'anomalies est élevé, plus le grade de la tumeur est élevé.

Classification de Gleason : cotation du degré de différenciation de la tumeur du grade 1 à 5

  • 1 : Nodule arrondi aux bords bien dessinés fait d’une prolifération de glandes simples, monotones, arrondies ou ovales, de taille moyenne, étroitement regroupées mais restant séparées.
  • 2 : Aspect comme dans le grade 1, nodule plutôt bien circonscrit, avec cependant à la périphérie du nodule une infiltration minime du tissu voisin.
  • 3 : Glandes séparées, de taille typiquement plus petite que dans les grades 1 et 2, s’insinuant entre les glandes non tumorales, de forme et de taille irrégulières.
  • 4 : Petites glandes fusionnées, ou glandes mal définies avec une lumière glandulaire mal formée, ou larges massifs cribrifomes, ou glandes cribriformes à bordures irrégulières, ou glandes fusionnées faites de cellules claires.
  • 5 : Absence de différenciation glandulaire, plages massives, travées ou cellules isolées. Comédocarcinome avec nécrose centrale entourée de structures papillaires, cribriformes ou solides.

2.2 Stade de la tumeur

Le stade est un classement histopathologique qui décrit le degré d'extension de la tumeur. Le classement TNM permet de classer la tumeur en fonction de son extension :

  • T : Tumeur : taille et extension de la tumeur primitive
  • N : Adénopathies régionales : importance de la dissémination aux ganglions lymphatiques régionaux
  • M : Métastases à distance : absence ou présence de métastases

Classification TNM 2002 du cancer de la prostate de l'Union Internationale Contre le Cancer (UICC) :

  • Tumeur (T)
    • T0 : Tumeur non retrouvée
    • T1 : Tumeur non palpable ou non visible en imagerie
      • T1a : < 5 % du tissu réséqué
      • T1b : > 5 % du tissu réséqué
      • T1c : découverte sur une biopsie prostatique en raison d’une élévation du PSA
    • T2 : Tumeur limitée à la prostate (apex et capsule compris)
      • T2a : Atteinte de la moitié d'un lobe ou moins
      • T2b : Atteinte de plus de la moitié d'un lobe sans atteinte de l'autre lobe
      • T2c : Atteinte des deux lobes
    • T3 : Extension au-delà de la capsule
      • T3a : Extension extra-capsulaire uni ou bilatérale
      • T3b : Extension aux vésicules séminales uni ou bilatérale
    • T4 : Tumeur fixée en atteignant d’autres structures que les vésicules séminales (sphincter externe, rectum, muscles releveurs de l’anus ou de la paroi pelvienne)
  • Adénopathies périphériques (N)
    • N0 : Absence de métastase ganglionnaire régionale
    • N1 : Atteintes ganglionnaire(s) régionale(s)
  • Métastases à distance (M)
    • M0 : Absence de métastases à distance
    • M1 : Métastases à distance
      • M1a : Atteinte de ganglions non régionaux
      • M1b : Atteinte osseuse
      • M1c : Autres sites

3. Etiologies

  • Homme de plus de 40 ans
  • Facteurs génétiques

4. Examens et signes cliniques

  • Hématurie
  • Dysurie
  • Pollakiurie
  • Sensation de mauvaise vidange vésicale
  • Brûlure mictionnelle
  • Altération de l'état général (AEG) : asthénie, anorexie, amaigrissement
  • Douleurs : dues aux métastases
  • Toucher rectal : anomalie, augmentation du volume de la prostate

5. Examens et signes paracliniques

5.1 Examens biologiques

  • Bandelette urinaire réactive : permet de confirmer l'hématurie
  • Examen cyto-bactériologique des urines (ECBU) : permet de confirmer l'hématurie
  • Marqueurs tumoraux :
    • Dosage de l'Antigène Prostatique Spécifique (PSA : Prostate Specific Antigen)
  • Numération formule sanguine

5.2 Examens anatomopathologiques

  • Examen anatomopathologique d'un prélèvement biopsique : permet de confirmer le diagnostic et de préciser le stade de la tumeur

5.3 Examens médicaux

  • Toucher rectal : anomalie, augmentation du volume de la prostate

6. Complications

  • Métastases
  • Décès

7. Prise en soins

  • Prise en charge médicale :
    • Radiothérapie
    • Curiethérapie interstitielle (radiothérapie interne) : implantation de grains d'iode radioactifs dans la zone tumorale
    • Hormonothérapie : permet une castration médicale
    • Antalgique
  • Prise en charge chirurgicale :
    • Prostatectomie totale
    • Curage ganglionnaire
  • Prise en charge psychologique et de soutien :
    • Soutien psychologique au patient et à son entourage
  • Education thérapeutique :
    • Expliquer la maladie, les traitements, les effets indésirables
    • Accompagner le patient à l'acquisition de compétences d'auto-soins et d'adaptation, nécessaires à l'amélioration et au maintien de l'état de sa santé, de sa qualité de vie et de celles de ses proches
Rédaction
Morgan PITTE
Infirmier Cadre de santé
Référence
  1. Haute Autorité de Santé, Institut National Du Cancer. Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancer de la prostate. Paris: HAS; 2012.
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